Ian Bazalgette

Carrière Militaire

Ian Bazalgette s’enrôle dans l’Artillerie royale britannique le 16 juillet 1939 et est promu sous-lieutenant l’année suivante. Il est affecté au 51st (Highland) Searchlight Regiment of Aberdonians, qui est basé au pavillon du légendaire terrain de golf de St. Andrews. Le Sous-lieutenant Bazalgette commande l’unité de phares de recherche qui protège la ville d’Édimbourg.

Cours de pilotage

En mars 1941, Ian Bazalgette se rend à Édimbourg et réussit à s’enrôler dans la Royal Air Force Volunteer Reserve (réserve volontaire de la RAF). Quelques mois plus tard, il entre dans la RAF et est affecté à la 22e École élémentaire de pilotage, à Cambridge. Après un stage à l’école de formation au sol, il fait son premier vol le 24 juillet 1941 à bord d’un De Havilland Tiger Moth DH82. Dix jours plus tard, il effectue son premier vol solo. Il obtient son brevet de pilote de la RAF le 3 septembre et est envoyé à Cranwell pour apprendre à piloter des appareils multimoteurs. Une fois cette instruction terminée, le Sous-lieutenant d’aviation Bazalgette récemment promu se joint à la 25e Unité d’entraînement opérationnel, à Finningley, où il entreprend son instruction de pilote de bombardier opérationnel.

À compter du 18 septembre 1942, Ian Bazalgette exécute des missions au sein du commandement des forces de bombardement (Bomber Command) avec le 115e Escadron. Il effectue notamment des vols de « jardinage », c’est-à-dire qu’il largue des mines anti-navires dans la mer du Nord à partir d’un bombardier Vickers Wellington. Baz, comme ses collègues aviateurs l’appellent, mérite la Croix du service distingué dans l’Aviation (DFC) en mai 1943.

Citation officielle accompagnant la DFC

Capitaine d’aviation BAZALGETTE, Ian Willoughby (11831) – Croix du service distingué dans l’Aviation, 115e Escadron. La décoration est décernée le 1er juillet 1943, d’après l’édition du 9 juillet 1943 de la London Gazette.

Cet officier manifeste depuis les tout débuts un enthousiasme sans pareil pour les vols opérationnels. Il a participé à de nombreuses missions et attaqué des objectifs fortement défendus tels que Duisbourg, Berlin, Essen et Turin. Sa bravoure et son dévouement au devoir ont toujours été exceptionnels, et ses états de service, notamment ses exploits de la fin de 1942, lui valent le respect de tous les membres de son escadron, lui qui a exécuté de nombreuses missions et survécu à un feu ennemi intense ainsi qu’à un atterrissage en catastrophe.

Aux commandes d’un Lancaster

Ian Bazalgette a piloté un bombardier Short Stirling pendant quelque temps à la fin de 1942, mais il a dû attendre le début de 1943 pour commencer à piloter régulièrement le légendaire bombardier Avro Lancaster. À la mi-août, après avoir terminé avec succès leur première période de service opérationnel (une période d’affectation au commandement des forces de bombardement consistait en l’exécution de 30 sorties opérationnelles contre l’ennemi; les membres d’équipage étaient souvent envoyés ensuite dans des unités d’instruction pour transmettre leur savoir aux nouveaux équipages aériens), Baz et les autres membres de son équipage sont affectés à divers endroits. À sa grande déception, Baz est envoyé dans une unité d’entraînement opérationnel (UEO), à la base de Lossiemouth de la RAF, en Écosse, à titre de commandant d’escadrille et d’instructeur. Cependant, il ne restera pas là longtemps, car des officiers supérieurs, connaissant bien ses talents (en particulier, le Colonel d’aviation Hamish Mahaddie à qui Baz a écrit régulièrement pour lui demander son appui afin de retourner aux vols opérationnels et à la Force des éclaireurs) aident à le ramener au front.

Le 27 avril 1944, Ian Bazalgette et son équipage (Baz en a choisi les membres parmi les instructeurs supérieurs de la 20e Unité d’entraînement opérationnel) entreprennent leur cours de conversion pour éclaireurs, à la Station Warboys de la RAF. Après l’avoir terminé avec succès, ils sont immédiatement affectés au 635e Escadron, en tant que membres du 8e Groupe de la Force d’éclaireurs de la RAF. La force relève du commandement des forces de bombardement, qui a mené une offensive à la fois longue et difficile ayant duré plus de quatre ans et demi. Le Commandant d’aviation Bazalgette et son équipage se présentent au 635e Escadron en mai et exécutent 25 missions entre leur arrivée et le début d’août, y compris dans le cadre des opérations du Jour J.

La dernière mission

Baz et son équipage ne devaient pas participer au bombardement du 4 août contre une rampe de lancement de fusées V-1, à Trossy Saint-Maximin, en France. Cependant, comme un autre pilote mettait du temps à rentrer (à cause de la brume), Baz et son équipage ont été désignés pour participer à la mission. Comme leur Lancaster habituel (le F2-M) était déjà au combat, on leur a préparé l’appareil ND-811, F2-T (« Tommy »). Le groupe de 10 Lancaster éclaireurs devait marquer l’objectif pour une vague plus considérable de Lancaster qui allait suivre plus tard.

Le groupe a essuyé un feu ennemi nourri, de sorte que le bombardier principal et le second ont rapidement été mis hors de combat. Baz et son équipage ont poursuivi la mission, et l’aile droite de leur avion a été touchée par des obus qui en ont fait taire les deux moteurs; les réservoirs étaient en feu, et l’officier bombardier, le Capitaine d’aviation Ivan Hibbert, a été blessé. Baz ne pouvait plus utiliser que les deux moteurs de gauche, mais il est allé de l’avant et a réussi à déployer ses marqueurs sur l’objectif (il a dû le faire lui même, car l’officier bombardier était gravement blessé).

Le Lancaster s’est alors mis à perdre de l’altitude et a amorcé une vrille, tandis que le carburant commençait à remplir l’arrière de l’avion. Baz tentait de diriger l’avion vers un aérodrome non loin de forces terrestres alliées quand un des deux moteurs de gauche s’est arrêté. Baz a alors donné l’ordre aux membres d’équipage de sauter en parachute, mais il savait qu’un de ses hommes était blessé (il ignorait qu’un autre s’était évanoui à cause de la fumée). Ian Bazalgette savait sûrement qu’il avait très peu de chances de réussir à poser en catastrophe le Lancaster en flammes avec un seul moteur, sans subir de graves blessures ou sans que l’avion explose.

Pendant qu’ils descendaient doucement au sol, les quatre membres d’équipage qui avaient sauté en parachute ont vu le Commandant d’aviation Ian Bazalgette lutter avec ardeur pour poser le Lancaster en flammes dans un champ voisin. Il a réussi à le faire, mais l’avion a heurté un fossé et a explosé, tuant du coup le Commandant d’aviation Ian Bazalgette et ses deux équipiers blessés.

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